LYCEE CURIE DE MENTON – M. BONVALLET – S.E.S. EN TERMINALE

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RETROUVE LES DEFINITIONS...

Y a-t-il des leçons communes à tirer de la crise des années 1930 et de celle de 2008 ?

 

1/ collatéral (= garantie)   2/ bulle spéculative   3/ faillite bancaire   4/ comportements mimétiques   5/ prophéties auto-réalisatrices   6/ panique bancaire   7/ système financier   8/ ventes forcées   9/ crise financière   

(A) lorsque qu'un agent emprunte, par exemple pour acheter une maison, le prêteur demande la plupart du temps en garantie une ressource qu'il pourra revendre s'il n'est pas intégralement remboursé : c'est le collatéral. Les banques elles-mêmes proposent en garantie, lorsqu'elles se refinancent auprès de la la banque centrale ou d'autres banques, des actifs comme leurs droits à remboursements sur des crédits
(B) ventes de ressources, par exemple un appartement ou des placements sous forme d'obligations, en urgence à cause du besoin d'obtenir rapidement de la monnaie, ce qui contribue à faire accepter un prix plus bas pour vendre plus vite, et entraîne la baisse des prix de marché lorsque de nombreux acteurs sont concernés simultanément : par exemple en cas de crise financière, lorsqu'il devient difficile de trouver des financements, ou parce que des défauts de remboursements entraînent la vente rapide par les banques du collatéral des prêts correspondants (mécanisme de la crise des prêts subprimes aux Etats-Unis en 2007) - voir "collatéral"
(C) situation où l'idée qu'un événement puisse se réaliser, énoncée par un acteur crédible ou simplement partagée par un grand nombre d'agents, conduit à ce qu'il se réalise : ainsi l'idée que le prix d'une ressource va augmenter sur son marché conduit à l'acheter, et fait monter le prix (l'inverse est vrai avec les ventes dans le sens de la baisse)
(D) comportements moutonniers, fondés uniquement sur l'imitation ("mímêsis" en grec) des autres, caractéristiques par exemple des marchés financiers où l'existence d'asymétries d'information conduit à suivre l'action de certains agents supposés mieux informés, en achetant donc quand le cours monte ou en vendant quand le cours baisse, ce qui accentue ainsi la tendance jusqu'à ce qu'une correction violente intervienne et fasse éclater la bulle (voir "bulle spéculative")
(E) façon dont les agents à capacité de financement (le plus souvent des ménages, qui doivent préparer leurs vieux jours et prévoir les accidents de la vie) sont mis en relation avec les agents à besoin de financement (typiquement les entreprises, qui doivent s'équiper avant de pouvoir produire et vendre) : directement sur les marchés financiers où se rencontrent (souvent sur des sites Internet) les acheteurs et les vendeurs d'actions (parts d'entreprises) ou d'obligations (parts de prêts aux entreprises ou aux organismes publics), et indirectement par l'intermédiaire de l'action des banques ou d'organismes assimilés, sous l'influence de la politique monétaire de la banque centrale (voir cours de Première)
(F) situation où les agents économiques cherchent à convertir la monnaie scripturale sur leurs comptes bancaires en d'autres formes de monnaie, ou en achats d'or par exemple, car ils ont perdu confiance dans l'activité des banques. La monnaie scripturale étant actuellement utilisée pour la quasi-totalité des échanges (par le biais de virements ou de paiements par carte bancaire, ou par chèques), l'effondrement de la monnaie en circulation freine considérablement les échanges et peut enclencher une tendance générale à la baisse des prix et de la production (déflation-dépression). La conversion demandée dans ce cas aux banques s'avère en effet rapidement impossible et les oblige à suspendre les retraits, car elles n'ont pas assez de réserves en monnaie de banque centrale (billets notamment) pour faire face à un mouvement de retraits de panique.
(G) situation où les agents ne parviennent pas à trouver les financements dont ils ont besoin, le plus souvent du fait d'une perte de confiance vis-à-vis d'une banque puis de l'ensemble des banques entre elles, compte tenu des engagements qu'elles ont les unes envers les autres. Une baisse brutale des prix sur le marché immobilier ou sur celui des actions d'entreprises peut conduire à cette situation, en fragilisant une ou plusieurs banques. En cas de crise financière, l'économie réelle est rapidement touchée car la paralysie des banques fait chuter le niveau des prêts et déprime donc la demande, et ainsi la production et l'emploi.
(H) situation où le prix d'une ressource, ou d'une catégorie de ressources, atteint sur les marchés un niveau très supérieur à l'utilité qu'elle peut vraiment représenter dans la durée pour un agent économique, sous l'effet de prophéties auto-réalisatrices et de comportements mimétiques notamment, rendus possibles par le manque de transparence et les asymétries d'information. Les bulles spéculatives sont vouées à éclater, selon le principe bien connu de acteurs de la finance selon lequel "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel". Exemples : la bulle des actions d'entreprises de la "nouvelle économie" liée à Internet au tournant des années 2000, ou la bulle des prix de l'immobilier en 2006 et 2007
(I) situation où une banque ne peut pas faire face au remboursement de ses propres emprunts, auprès d'autres banques ou de la banque centrale notamment, ou lorsqu'elle ne peut pas fournir la monnaie de banque centrale nécessaire aux opérations sur les comptes de ses clients (retraits en particulier)